Terrorisme : Kaboul dénombre au moins 41 morts lors d'un attentat revendiqué par l'Etat islamique

Bouton whatsapp

Alors que les attaques sanglantes à Kaboul se multiplient et font de la capitale le lieu le plus dangereux du pays, elle a, de nouveau, été frappée par le terrorisme lors d'un attentat dans un centre culturel chiite.

Le bilan humain est encore flou, les sources officielles afghanes, gouvernementales et médicales parlent d'au moins 45 morts et 80 blessés qui ont été dénombrés pour le moment. Les talibans ont tenu à se laver de tout soupçon en affirmant qu'ils n'avaient rien à voir dans l'attentat de ce jeudi, qui a également frappé « l'Afghan Voice Agency », un média situé à proximité. Laissant alors la place à l'organisation Etat islamique pour revendiquer l'attentat par le biais de son agence propagande Amaq.

Il y a trois jours, un kamikaze se faisait exploser non loin d'une antenne de services de renseignements afghans dans la capitale, provoquant la mort de six personnes. Le groupe jihadiste de l'Etat islamique avait alors revendiqué l'attentat. « La cible de l'attaque était le centre culturel Tabayan. Une cérémonie s'y tenait à l'occasion du 38e anniversaire de l'invasion soviétique en Afghanistan quand une explosion s'est produite », a déclaré à l'AFP le porte-parole adjoint du ministère de l'Intérieur, Nasrat Rahimi. S'en sont suivies deux autres explosions, qui toutefois, n'ont pas fait de victime.

Omar Sobhani / Reuters

 

Des victimes tuées par les brûlures

Mohammed Hasan Rezayee était sur les lieux de l'attentat et a été brûlé au visage et aux mains. Il rapporte l'horreur qu'il a vue ce jeudi : « Nous étions dans le hall, au second rang, quand l'explosion a eu lieu derrière nous. (...) Après cela, il y a eu le feu et de la fumée dans la salle » puis de rajouter que « c'était le chaos. Tout le monde hurlait et pleurait. Les gens étaient paniqués. Tout le monde demandait de l'aide ».

Des photos postées sur la page Facebook de l'Afghan voice agency, voisine, montrent la cour de ce média constellée de débris avec une demi-douzaine de corps alignés par terre, l'un d'entre eux en sang. Et si le bilan de mort est de 40 personnes, il pourrait s'alourdir selon le porte-parole adjoint du ministère de l'Intérieur : « Nous avons quarante morts, trente blessés, et ce n'est pas le bilan final, qui peut encore monter »

AFP

Certains blessés ont été transportés à l'hôpital Istiqlal, dirigé par Sabir Nasib qui a indiqué à une télévision locale que 18 blessés avaient été emmenés au sein de son établissement : « Cinq d'entre eux sont dans un état critique et nos médecins essaient de leur sauver la vie », a-t-il indiqué. L'Agence France presse relate l'horreur de la situation, indiquant que des dizaines de victimes pleuraient leurs proches, « se frappant la tête », « se roulaient par terre », « s'arrachaient les cheveux » quand d'autres « hurlaient contre le gouvernement » incapable de les protéger, selon eux.

« Les terroristes ont encore une fois commis des crimes contre l'humanité en attaquant des mosquées, des lieux saints et des centres culturels. Leurs crimes sont impardonnables », a estimé le président afghan Ashraf Ghani dans un communiqué. Quant aux forces américaines en Afghanistan, elles ont condamné une « attaque haineuse » et ont ajouté que « les avancées culturelles et la liberté de parole ne seront pas empêchées ».

Source : AFP

Au sujet de l'auteur : Pauline Masotta

Journaliste