Attaque chimique en Syrie : Paris et Washington haussent le ton, Damas et Moscou accusent Israël d'avoir déjà répondu par des frappes aériennes

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Il y a un an, la Syrie était victime d'une attaque au sarin où 80 morts avaient été à déplorer. Samedi, la Syrie est à nouveau victime d'une attaque chimique, arme de guerre. Un « massacre. Il y avait de nombreuses personnes en train de suffoquer, certaines sont mortes immédiatement. » Ce lundi, des frappes aériennes ont ciblé un aéroport militaire. Le doute plane sur l'initiateur de ces frappes.

Samedi 7 avril, selon une ONG médicale, la SAMS, des attaques à l'arme chimique ont été rapportées à Douma, causant la mort de 48 de personnes, dont des enfants : « plus de 500 cas, la plupart des femmes et des enfants », qui ont souffert de « difficultés respiratoires ». Une attaque confirmée par les Casques Blancs, des secouristes en zone rebelle, perpétrée par l'aviation syrienne. Une attaque largement condamnée par la communauté internationale, dont Paris et Washington qui ont condamné le régime à une « réponse forte ». Ce lundi, des attaques meurtrières ont à nouveau frappé la Syrie. Paris et Washington démentent toute implication.

C'est dans la province de Homs, dans le centre de la Syrie que les missiles ont frappé, sur une base militaire, l'aéroport de Tiyas. C'est l'agence officielle SANA qui a déploré ces frappes sur un aéroport militaire. Une source militaire a confié à Sana que « l'agression israélienne sur l'aéroport du T-4 a été menée par des avions F-15 qui ont lancé plusieurs missiles » accusant ainsi Israël d'être aux commandes de ces attaques, juste après avoir accusé les États-Unis d'en être les responsables. De son côté l'armée israélienne, contactée par l'AFP, a « décliné tout commentaire. »

Pourquoi l'État Hébreu est suspecté ?

Le 10 février dernier, Israël ciblait cette même base militaire T-4. L'armée israélienne avait alors mené des raids aériens contre des positions du régime syrien. Israël avait alors indiqué que ces raids avaient été menés en réponse à un drone à l'initiative de la Syrie, par une « base iranienne ». De plus, la Syrie abrite beaucoup d'ennemis d'Israël comme le Hezbollah libanais pro-iraniens, l'Iran et « le régime lui-même. » L'armée israélienne connaît donc bien cette base militaire.

Le ministère russe de la défense a déclaré que « deux avions F-15 de l’armée israélienne ont frappé l’aérodrome (…) à l’aide de huit missiles téléguidés depuis le territoire libanais, sans pénétrer dans l’espace aérien syrien ». Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, il s'agirait d'au moins 14 combattants, dont des Iraniens, qui ont été tués par cette attaque.

De son côté, le Pentagone qui avait déjà condamné les attaques à l'arme chimique, n'a pas tardé à réagir après l'attaque de ce lundi en déclarant que les États-Unis « ne mènent pas de frappes aériennes en Syrie », emboîtant le pas à la France qui, par le biais du porte-parole de l'état-major des armées françaises, le colonel Patrik Steiger que « ce n'est pas [eux] ».

Réunion avec le Conseil de sécurité de l'ONU

Alors que ces attaques interviennent juste après que Donald Trump et Emmanuel Macron ont parlé de « réponse forte et commune » au régime syrien qui use de l'arme chimique, représentant pour Emmanuel Macron la ligne rouge, le Conseil de sécurité de l'ONU a demandé une réunion urgente. Neuf pays sont à l'initiative d'une telle réunion, dont la France, les États-Unis, le Royaume-Uni, le Koweït, la Suède, la Pologne, le Pérou, les Pays-Bas et la Côte d'Ivoire. Le Conseil se tiendra à 20h, heure française.

Source : AFP

Au sujet de l'auteur : Pauline Masotta

Journaliste