Une tombe étrusque vieille de plus de 2 000 ans découverte en Corse

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Des archéologues viennent de découvrir, en Corse, une tombe étrusque vieille de plus de 2 000 ans et dont les ornements pourraient relancer les spéculations quant aux mœurs encore méconnues de cette civilisation mystérieuse.

C’est une découverte à la fois rare et inestimable que viennent de faire des archéologues de l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives).

En procédant à des fouilles sur une nécropole antique, située dans la commune d’Aléria, ces derniers ont ainsi mis au jour une mystérieuse tombe étrusque vieille de 23 siècles et parfaitement conservée.

Bien que le plafond se soit effondré avec le temps, ce caveau d’une riche famille étrusque, qui vivait sur l’île de Beauté entre 300 et 400 ans avant Jésus-Christ, renferme des trésors d’une valeur inestimable qui font déjà saliver Laurent Vidal, l'archéologue en charge de ces fouilles passionnantes.

« Ce qui est exceptionnel, c'est de fouiller ce site avec les techniques d'aujourd'hui. Nous disposons d'un gros financement de l'État et de techniques de pointe », explique avec enthousiasme l’intéressé qui émet l’hypothèse d’une tombe appartenant à un riche marchand, que l’on aurait inhumé avec sa famille et ses biens de valeur.

Si, à ce stade des recherches, aucune piste n’est à écarter, les archéologues sont néanmoins certains qu’il s’agit d’un personnage important au regard des signes extérieurs de richesses exposés dans la sépulture.

Autant d’artefacts qui pourraient permettre d’en apprendre davantage sur la civilisation étrusque dont on ignore encore beaucoup de choses aujourd’hui, au contraire de la civilisation romaine qui lui a succédé.

Les origines des Étrusques demeurent en effet méconnues. Deux écoles s’affrontent depuis la Renaissance sur la question de leurs racines. Certains prétendent qu’ils sont un peuple autochtone de la péninsule italienne, quand d’autres leur prêtent des origines orientales.

Les Étrusques pourraient en effet descendre d’un métissage entre des autochtones et des colons Pélasges - que les Grecs antiques considéraient comme les premiers habitants de la Grèce - venus des confins de l’Europe à l’âge du bronze.

Ce qui est sûr en revanche, c’est que cette civilisation a prospéré sur le territoire actuel de l’Italie, connaissant son apogée entre le VIIIe et le Ier siècle avant notre ère, fondant et annexant de nombreuses cités sur les littoraux.

La connaissance et la maîtrise des mers ont notamment permis aux Étrusques d’établir des liens commerciaux et culturels avec de nombreuses autres civilisations autour du bassin méditerranéen. Selon la légende communément admise, c’est aux Étrusques que l’on doit par exemple la lettre C de l’alphabet.

Leur présence en Corse et plus particulièrement à Aléria est attestée depuis leur victoire sur les Phocéens - colons grecs qui ont fondé l’antique Massalia devenue Marseille - lors de la bataille maritime éponyme, aux alentours de 540 avant notre ère.

Un succès obtenu avec l’aide des Carthaginois qui permit à l'époque de chasser les Phocéens de la cité, devenue par la suite un important port de commerce étrusque dans la région. Une prospérité qui durera jusqu’à la prise de la cité par les Romains vers -259.

Source : France 3

Au sujet de l'auteur : Mathieu D'Hondt

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.