« De la pure malhonnêteté intellectuelle » : Norman Thavaud se défend des accusations de racisme visant son dernier spectacle 


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Passablement agacé par la polémique liée à son one man show diffusé depuis peu sur Amazon Prime Video, « Le Spectacle de la maturité », Norman Thavaud a tenu à répondre à ses détracteurs dans une story Instagram publiée lundi 28 décembre en fin de journée.

L’humoriste tient à rappeler l’importance de la mise en contexte de la blague jugée raciste par un certain nombre d'internautes, notamment sur Twitter, et invite à regarder son spectacle en entier avant de formuler le moindre jugement.


Une mauvaise blague mal comprise ?

« Est-ce qu’on n’est pas en train d’aller trop loin dans la lutte contre le racisme, là ? "Je m’appelle Bond. Fatoumata Bond". Non, ça va pas du tout ! Je suis pas d’accord. Ok ? ».

Si l’humour, toujours très subjectif, peut sembler douteux, pour ne pas dire lourdingue, beaucoup d’internautes se sont empressés de crier au racisme en entendant ces mots de Norman Thavaud tentant une plaisanterie autour de la nomination de Lashana Lynch, choisie pour incarner le rôle d’une future 007. Pas dans le rôle de James Bond. Dans le rôle de 007.

Malgré tout, « Norman fait des vidéos » a tenté de s’engouffrer dans la brèche, de rebondir sur l’actualité, sombrant la tête la première dans ce que d’aucuns pourraient gentiment qualifier d’« humour de boomer ». Un comble pour une personnalité qui, jusqu’à présent, a toujours été populaire auprès des jeunes, au point de lui-même s’en moquer dans un épisode de la série Dix Pour Cent !

Les tweets assassins se sont instantanément multipliés lorsque cet extrait du spectacle a été diffusé samedi 26 décembre sur Twitter, et l’image publique de Norman s’est retrouvée bousculée, à tel point qu’il a choisi de répondre face caméra dans une story Instagram :

« Je voudrais revenir sur une blague de mon spectacle qui, clairement, est mal passée. Elle a choqué certaines personnes, et ce n’était pas du tout le but. Je tiens sincèrement à m’en excuser. Je n’ai jamais voulu me moquer du prénom Fatoumata.

Je voulais parler des studios américains qui, parfois, pour se donner bonne conscience, se la jouent "antiracisme de façade". Mais c’était mal amené. C’était maladroit. Bref… C’était pas une bonne idée. J’aurais pas dû la faire. Vraiment, je regrette ».

Norman Thavaud à Cannes, en 2015. Crédit : Denis Makarenko / Shutterstock

Des accusations qui seraient on ne peut plus éloignées des intentions de Norman


Expliquant sa démarche, visiblement meurtri, et reconnaissant une forme de maladresse, allant jusqu’à déclarer qu’il aurait dû éviter de faire cette blague, Norman pointe du doigt une forme de malveillance liée au partage massif de cet extrait.

Ce dernier n'est, d'après lui, absolument pas représentatif de son spectacle. Il affirme :

« On ne peut pas résumer un spectacle à une blague. Et quand je lis dans les commentaires : "ton spectacle est un spectacle raciste"… Comment vous dire ? Les gens qui disent ça n’ont tout simplement pas regardé mon spectacle et ne le feront pas parce qu’ils s’en foutent totalement. C’est de la pure malhonnêteté intellectuelle ».

Se défendant de toute forme de racisme, au contraire, le jeune père de famille déclare parler dans son one man show « du privilège blanc, de la culpabilité blanche », mais aussi « des inégalités salariales » ou encore « de la xénophobie ».

Il donne des exemples précis de formes de racisme qu’il dénonce dans son spectacle, évoquant certains de ses amis qui en sont victimes :

« Je parle de mes potes rebeus qui passent leur temps à se faire contrôler, donc du contrôle au faciès… Du fait que je ne peux même pas rentrer en boîte avec eux »

"Aucun doute sur la sincérité de mon engagement anti-raciste"

Niant donc toutes les accusations formulées à son encontre, et déplorant même « la xénophobie que font monter la presse et les médias uniquement pour vendre des papiers » et « les gens qui disent qu’il n’y a pas de racisme [qui] sont souvent des racistes », Norman exhorte à regarder l’intégralité de son spectacle qui atteste, selon lui, de sa bonne foi, tout en rappelant « la sincérité de [son] engagement anti-raciste ».

Avec son « Spectacle de la maturité », Norman semble donc avoir essayé de faire évoluer son humour, de commenter sur le ton de la blague un fait d’actualité pour faire passer un message, de se doter d'un soupçon d'impertinence…

Aux spectateurs du one man show de juger. 

Source : Instagram

Au sujet de l'auteur : Hugo Nikolov

Journaliste