Stéphanie Frappart, première femme désignée arbitre principale d'un match de Ligue 1

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Officiant jusqu'à présent dans des matches de Ligue 2, Stéphanie Frappart a été désignée arbitre principale pour une rencontre de football de Ligue 1, une grande première ! Portrait.

C’est une décision historique ! Pour la toute première fois, une femme arbitrera un match du championnat de France de football de Ligue 1 ce week-end, à l’occasion de la rencontre Amiens-Strasbourg, qui aura lieu dimanche (15h) au Stade de la Licorne.

L’heureuse élue se nomme Stéphanie Frappart, une arbitre expérimentée âgée de 35 ans qui n’est pas une inconnue dans le petit monde du ballon rond.

Ancienne meneuse de jeu du CS Pierrelaye, cette dernière a très vite basculé vers l’arbitrage, dès l’âge de 13 ans, connaissant une ascension fulgurante l’ayant contrainte très tôt à devoir faire un choix entre sa carrière de joueuse et celle d’arbitre.

Stéphanie Frappart, première femme désignée arbitre principale d’un match de Ligue 1. Crédit photo : Sven Mandel

À l’âge de 19 ans, alors qu’elle officie déjà lors de rencontres senior de DHR (l’équivalent de la 7e division), elle décide ainsi de se consacrer uniquement à l’arbitrage et gravit un a un les échelons avec toujours autant de facilité.

D’abord première femme à arbitrer en DH, elle devient ensuite la première femme à arbitrer un match de Ligue 2 masculin - la deuxième division nationale - le 8 août 2014 lors de la rencontre Niort-Brest (0-0), au cours de laquelle elle distribue deux avertissements.

Depuis, elle arbitre désormais régulièrement en Ligue 2 et prend part généralement à une quinzaine de matches par saison. Le dernier en date étant le très spectaculaire Valenciennes-Béziers de vendredi dernier, qui s’est achevé sur le score fleuve de 5-6.

Malgré son expérience et le respect qu’elle a su gagner auprès de ses pairs mais aussi des joueurs, le plafond de verre de la Ligue 1 restait tout de même le dernier obstacle délicat à franchir, et beaucoup pensaient qu'elle ne pourrait y accéder un jour.

Pourtant, c’est désormais chose faite avec cette désignation pour un match de l’élite du football français. Une décision qui fera date !

Pour ce match, qui opposera les Amiénois aux Strasbourgeois, Stéphanie Frappart sera assistée de l’arbitre Clément Turpin. Une sorte de répétition générale pour ce tandem qui officiera également dans cette configuration lors du prochain mondial féminin de football qui aura lieu en France du 7 juin au 7 juillet.

Très appréciée des joueurs, qui mettent souvent en avant ses aptitudes au dialogue sur un terrain, Stéphanie Frappart n’a jusqu’à présent jamais réellement souffert de la misogynie dans cet univers exclusivement masculin, à l’exception d’un dérapage sexiste de l’ex-entraîneur de Valenciennes, David Le Frapper, en octobre 2015.

Les propos de l’ancien joueur, aujourd’hui coach de la réserve de l’OM, avaient à l’époque été dénoncés par le syndicat des arbitres professionnels (SAFE) et lui avaient valu 2 matches de suspension.

Après l’allemande Bibiana Steinhaus, Stéphanie Frappart - désignée meilleure arbitre féminin en 2014 - va ainsi devenir la seconde femme à arbitrer un match de football dans les 5 grands championnats européens que sont l’Angleterre, l’Allemagne, l’Espagne, la France et l’Italie.

Une véritable pionnière à l'échelle nationale comme le fut avant elle Nelly Viennot, première femme assistante et juge de touche à officier lors d’un match professionnel masculin, en avril 1996. Cette dernière n’avait en revanche jamais été désignée arbitre centrale.

Source : Le Parisien

Au sujet de l'auteur : Mathieu D'Hondt

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.