Plus que deux ans avant une « menace existentielle » : l'appel alarmant de l'ONU pour l'avenir de la planète et de l'humanité

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Lundi, Antonio Guterres, le secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU), a prononcé un discours des plus alarmants sur la condition de notre planète. Il estime que nous avons deux ans pour agir pour l’environnement avant qu’il ne soit trop tard.

Le secrétaire génral des Nations unies a prononcé ce discours deux jours avant l'ouverture d'un sommet sur le climat à San Fransico. Crédits : Shuttersotck/Truba7113

« Nous sommes confrontés à une menace existentielle directe. Le changement climatique est la question déterminante de notre époque - et nous sommes à un moment décisif. Le changement climatique évolue plus vite que nous et sa rapidité a provoqué un séisme à travers le monde » s’est-il inquiété lundi devant les Nations Unis.

Tout au long de son discours, le plus haut dignitaire de l’ONU dresse un bilan qui fait froid dans le dos en énumérant un à un les effets de l’homme sur la planète bleue : « Nous connaissons des températures records dans le monde entier. Selon l’Organisation météorologique mondiale, au cours des deux dernières décennies, 18 années les plus chaudes depuis 1850 ont été enregistrées et cette année s’annonce comme la quatrième plus chaude. Les vagues de chaleur extrêmes, les incendies, les tempêtes et les inondations laissent une trace de mort et de dévastation ».

Il rebondit sur l’actualité de ces dernières semaines avec la fragilisation de certaines banquises millénaires du nord du Groenland ou encore sur les dizaines de feux de forêt qui ont ravagé la planète durant l’été.

De plus, il précise que « les océans deviennent de plus en plus acides, et menacent les fondements des chaînes alimentaires qui soutiennent la vie. Et, sur terre, le niveau élevé de dioxyde de carbone dans l’atmosphère rend les cultures de riz moins nutritives, menaçant le bien-être et la sécurité alimentaire de milliards de personnes ».

Un manque de volonté politique

« Si nous ne changeons pas de cap d’ici 2020, nous risquons de manquer le moment où nous pouvons éviter un changement climatique incontrôlé, avec des conséquences désastreuses pour les humains et tous les systèmes naturels qui nous soutiennent ».

L’ancien premier ministre portugais pense que « trop de dirigeants ont refusé d’écouter », laissant aujourd’hui l’humanité face au mur. « Nous avons été prévenus. Les scientifiques nous le disent depuis des décennies. » Aujourd’hui, il est déjà trop tard : « dans certaines situations », les résultats « ressemblent aux pires scénarios des scientifiques ».

Antonio Guterres a affirmé que les mesures prises durant l’accord de Paris n’étaient que le strict minimum pour essayer de préserver l’environnement, mais pour lui, ces promesses sont vaines : « Ce qui nous manque encore, même après l’Accord de Paris, c’est le leadership et l’ambition de faire ce qui est nécessaire ».

« Nous devons arrêter la déforestation, restaurer les forêts détériorées et changer notre manière de cultiver, revoir la manière de chauffer, de refroidir et d’éclairer nos bâtiments pour gaspiller moins d’énergie ».

Il affirme  : « Nous savons ce que nous devons faire. Et nous savons même comment le faire. Nous avons les outils pour rendre nos actions efficaces ».

Nous sommes sur la voix de la transition mais nous avançons trop lentement pour éviter des conséquences irréversibles. Pourtant, il voit en cette transition écologique de nombreux avantages socio-économiques. Si les progrès deviennent significatifs, il estime que les gains s’élèveraient à « 26 trillions de dollars d’ici 2030 ».

Un discours alarmiste qui tente de réveiller les consciences au moment de l’ouverture du sommet mondial pour l’action climatique réunissant des milliers de maires, responsables d’ONG et d’entreprises à San Francisco pour trouver des solutions fiables et tenables pour l’environnement.

Au sujet de l'auteur : Aurélien R.

Journaliste