D'après WWF, la France est le plus gros producteur de déchets plastiques en Méditerranée

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La France est une nouvelle fois championne ! Cette fois-ci, la fierté n’est pas de mise, nul besoin de se féliciter de ce titre. Le WWF (World Wildlife Fund), indique dans un rapport que la France est le pays du pourtour méditerranéen qui produit le plus de déchets plastiques avec 11 200 tonnes de plastique qui se retrouvent en mer.

D’après ce rapport, les 22 pays de la région génèrent pas moins de 24 millions de tonnes de déchets plastiques.

En 2016, la France a produit plus de 4,5 millions de déchets plastiques, ce qui représente 66,6 kg par personne. Parmi ces déchets, 76% sont incinérés ou enfouis, seulement 22% sont recyclés. Un taux qui est plus faible que celui de l’Italie, l’Espagne, Israël et la Slovénie.

L’organisation mondiale de protection de l’environnement avance que les 2% restants représentent plus de 80 000 tonnes de plastiques rejetés dans la nature, dont plus de 10 000 entrent en mer Méditerranée chaque année. Les déchets se concentrent particulièrement aux alentours de Marseille, de Nice et de la Corse.

« Collectivement les pays méditerranéens rejettent 600 000 tonnes de plastique dans notre mer Méditerranée. La France est responsable de plus de 10 000 tonnes de ces rejets. C’est non seulement inadmissible mais aussi incompréhensible » explique Isabelle Autissier, présidente du WWF France.

Les principaux responsables de cette pollution sont les activités côtières à 79%, soit 8 800 tonnes « en raison notamment d'une mauvaise gestion des déchets et de l'impact des activités touristiques et de loisirs ». Les fleuves apportent près de 12% de celle-ci tandis que les activités maritimes représentent, elle, 9% avec la pêche, l’aquaculture ou encore les transports maritimes.

Crédit photo : WWF

L’impact sur la nature et la faune est terrible et menace la survie de nombreuses espèces, un an après, 66% de ces déchets rejetés par la France stagnent à la surface. Le reste se retrouve soit sur les côtés (21%), soit dans les fonds marins (11%), ces plastiques détériorent d’autant plus les écosystèmes.

WWF précise que cette pollution plastique a un coût particulièrement élevé, qui est supporté par les municipalités locales, les communautés côtières, mais pas par les principaux pollueurs. Les déchets détériorent les filets de pêche, les bateaux et entraînent des coûts d'entretien non négligeables.

L'impact total est estimé à 73 millions d'euros, 40 millions d'euros pour le secteur du tourisme, 21 millions d'euros pour le commerce et 12 millions d'euros pour la pêche.

Le WWF appelle « les gouvernements à soutenir un accord multilatéral contraignant afin de stopper les rejets de plastiques en Méditerranée d’ici 2030. » Au niveau national, l’organisation demande au gouvernement de prendre en main ce problème dans le cadre de la loi anti-gaspillage et d’annoncer des mesures d’ampleur. En assurant la recyclabilité des plastiques à 100%, développant le réemploi, et en réduisant la production et la consommation de plastiques.

Source : WWF

Au sujet de l'auteur : Timothé Goyat

Journaliste