Macron tend la main aux « gilets jaunes » et annonce vouloir adapter les taxes à l'évolution des cours du pétrole

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Emmanuel Macron a présenté ce mardi la Programmation pluriannuelle de l’énergie à l’Élysée, tout en s’adressant directement aux « gilets jaunes ». Ce qu’il faut retenir de son allocution.

Attendu au tournant après la nouvelle manifestation organisée à l’initiative des « gilets jaunes », Emmanuel Macron a réaffirmé ce mardi sa volonté de ne « pas renoncer au cap » fixé par le gouvernement. Le chef de l'État a toutefois ouvert la voie au dialogue, annonçant notamment qu’il souhaitait « adapter la hausse des taxes à l'évolution des cours » du pétrole.

Comme le prévoyait l’agenda de l’Élysée, le président a présenté point par point les grands axes de la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), profitant de l’occasion pour répondre aux « gilets jaunes », à qui il a notamment promis « 3 mois de concertations » sur la transition écologique, pour tenter d’aplanir la situation.

« J’entends la grogne »

Nos confrères du Monde croient d’ailleurs savoir que le chef de l’État aurait demandé à son ministre de l’Écologie François de Rugy de recevoir, dès cet après midi, une délégation des « gilets jaunes ». L’exécutif lâcherait-il du lest ? Rien n’est moins sûr, mais cette ouverture tranche en tout cas avec les propos de Benjamin Griveaux (porte-parole du gouvernement ) qui avait fermé la porte à d’éventuelles discussions, un peu plus tôt dans la journée, tant que la contestation durerait.

Autre signe de cette main tendue, le président a également affirmé qu’il ne confondait pas « les casseurs avec des concitoyens qui veulent faire passer un message ». Allusion aux incidents ayant eu lieu sur les Champs-Élysées lors de la manifestation du 24 novembre.

Comme précisé en préambule, Emmanuel Macron envisage d’abord une adaptation des taxes sur le carburant au prix du pétrole. En résumé, plus le prix du baril sera bas, plus les taxes seront élevées.

« J'entends la grogne, qui s'est focalisée sur le prix des carburants. En même temps que l'augmentation de la taxe, votée par le parlement, s'est ajoutée la hausse des prix mondiaux des carburants. Il nous faut construire une méthode pour nous mettre à l'abri de tels phénomènes et adapter la hausse des taxes à l'évolution des cours », a ainsi déclaré le président, depuis l’Élysée.

« Il faut nous désintoxiquer des énergies fossiles »

Autres thématiques fortes et très attendues : la sortie du nucléaire et l’investissement dans l’énergie renouvelable. Concernant la première, Emmanuel Macron a d’abord tenu à rappeler qu’il n’avait « pas été élu sur un programme de sortie du nucléaire mais sur une réduction du nucléaire dans le mix énergétique ». Réaffirmant la volonté gouvernementale de réduire à 50% la part du nucléaire dans l'électricité d'ici à 2035, le président a confirmé que 12 réacteurs allaient être fermés entre 2025 et 2035, en plus de ceux de Fessenheim qui cesseront leurs activités dès l’été 2020

« Réduire la part du nucléaire n'est pas renoncer au nucléaire », a-t-il toutefois insisté, n’excluant pas la construction de nouvelles centrales à l’avenir. Il a par ailleurs annoncé que 7 à 8 milliards d’euros allaient être consacrés aux énergies renouvelables afin de tripler le parc éolien terrestre, multiplier l'apport des panneaux photovoltaïques par 5, ou encore pour développer l’éolien en mer.

Défendant par ailleurs l’idée qu’il « faut nous désintoxiquer des énergies fossiles », Emmanuel Macron a milité pour une transition énergétique totale. « Nous devons sortir des énergies fossiles, nous devons passer d'une France où 75% de l'énergie consommée est d'origine fossile à une production et consommation totalement décarbonnée », a-t-il ainsi déclaré, insistant entre autre sur le développement des voitures électriques et des transports en commun. Contrairement à ce qu’avait annoncé Édouard Philippe il y a deux semaines, l’abandon des chaudières au fioul n’est en revanche plus d’actualité.

Ces changements ne pourront se faire sans une « coalition qui dépasse les divisions politiques », a néanmoins prévenu le chef de l’État.

Source : France Info

Au sujet de l'auteur : Mathieu D'Hondt

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.