Marine Le Pen mise en examen pour avoir diffusé des images d'une violence inouïe de Daesh sur Twitter

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Les faits remontent à décembre 2015. Sur son compte Twitter, Marine Le Pen, actuelle présidente du Front National, postait trois photos visuellement très explicites de victimes de Daesh, accolées de la mention « Daech; c'est ça ! ». Ce jeudi 1er mars, Marine Le Pen a été mise en examen à la suite de l’enquête ouverte après ce tweet, deux mois après Gilbert Collard, attaqué pour les mêmes raisons.

Marine Le Pen perçoit cette mise en examen pour partage d'images violentes comme un signe de «persécution politique». Crédit photo : Rémi Noyon / Flickr
« Daesh, c’est ça ! ». Un commentaire cinglant venant préciser trois photographies de l'État islamique, dont l’une du journaliste américain James Foley, décapité par l’État islamique en août 2014. La vidéo de son exécution avait été postée par ses assassins sur Internet. La famille du journaliste s’était dite à l'époque « profondément choquée » par le tweet de Marine Le Pen, contenant une photo du cadavre du défunt. Celle-ci l’a par la suite retirée. En outre, la présidente du Front National a également posté une photo d’un homme brûlé vif, et une autre d’un otage écrasé par les chenilles d’un char qui, elles, sont restées sur son compte.

Marine Le Pen et Gilbert Collard ont dit avoir posté ces images en réaction à des propos qu’aurait tenu le journaliste Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV et sur RMC. Selon eux, Bourdin aurait dressé un parallèle entre le FN et Daesh, qui n'aurait pas été du tout de leur goût. Marine Le Pen s’improvise martyre en dénonçant une prétendue « persécution politique » à son encontre à l’AFP :

« Je suis mise en examen pour avoir dénoncé l'horreur de Daech. Dans d'autres pays ça me vaudrait une médaille. […] La persécution politique n'a même plus la limite de la décence ».

Poster des images d’une violence inouïe sur un réseau social pour soi-disant expliquer une différence entre un parti politique d’extrême-droite et un groupe terroriste mérite-t-il « une médaille » ? Ce que l'on sait avec certitude, c'est que ce délit de « diffusion d'images violentes » est passible de trois ans de prison, et de 75 000 euros d’amende. 

Source : Huff Post

Au sujet de l'auteur : Hugo Nikolov

Journaliste