Mélina Boughedir, une jihadiste française capturée à Mossoul va être libérée et expulsée vers la France

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Mélina Boughedir, une française retenue depuis sept mois en prison en Irak, va être libérée et renvoyée en France. Quel avenir à son retour en France ?

AFP / Stringer

Elle est entrée illégalement en Irak avec son mari et ses trois enfants en 2015 et a rejoint les rangs de l'organisation terroriste dès son arrivée. Mélina Boughedir, 27 ans, qui a donné naissance à un quatrième enfant à Mossoul, est capturée par les forces irakiennes le 8 juillet 2017 à Mossoul. Après sept mois de détention, elle est aujourd'hui condamnée à 7 mois de prison pour être entrée illégalement dans le pays. Néanmoins, les juges n'ont pas retenu l'appartenance à l'État Islamique.

La cour pénale de Bagdad a ordonné que la Française soit remise en liberté et expulsée vers la France. En effet, ayant déjà effectué sept mois en détention préventive, sa peine est couverte par celle-ci. En ce sens et selon une source judiciaire de l'Agence France-Presse, elle restera en détention jusqu'à ce que les documents qui témoignent de sa liberté soient prêts.


Lors de son procès, Mélina Boughedir a expliqué être « une femme au foyer » et épouse d'un « cuisinier chez Daech », prénommé Maximilien, qui se serait fait tuer pendant la bataille de Mossoul. Sans disposer de source sûre, elle a affirmé l'avoir vu partir chercher de l'eau et ne jamais revenir, selon un journaliste de l'AFP présent lors du procès.

Quel a été son rôle au sein de l'EI ?

Deux versions divergent. Selon des sources irakiennes dont les propos ont été relayés par l'agence de presse « Associated Press », Mélina Boughedir faisait partie de la « police de la morale ». Membre d'une brigade féminine de « la police des moeurs » appelée Diwan al-Hisba, elle devait, supposément, contrôler si les femmes transgressaient la loi islamique (vêtements, chaussures, comportements, voile...). Dans le même temps, son avocat a déclaré qu'elle n'avait jamais « participé à des actes de violences ».

L'après-Irak pour une jihadiste française

Arrivée avec trois enfants, elle a donné naissance à une petite fille à Mossoul et s'est mariée à un homme radicalisé. Trois de ses enfants ont déjà été rapatriés en France le 18 décembre 2017 suite à des échanges diplomatiques avec Bagdad. Concernant son dernier enfant qui n'a pas encore deux ans, il est resté avec sa mère, comme le prévoit la loi irakienne. Son avocat, Vincent Brengarth avait précisé sur RTL que sa cliente « regrettait son départ » qui était dû à « l'influence de son compagnon ».

Alors qu'il était en marge d'un déplacement à Abu Dhabi, Emmanuel Macron s'était exprimé sur la question des retours de jihadistes français. Lors de sa déclaration, il avait affirmé vouloir faire « du cas par cas » car pour lui « cela dépend à chaque fois des pays et des situations ». Il avait alors expliqué son choix : « Ces femmes ont été des combattantes contre la France. Elles ne sont pas venues en Irak faire du tourisme. Elles sont venues en Irak combattre nos valeurs » ajoutant que leur retour en France impliquera « un jugement, parce que c'est aussi la juste protection qu' [il doit] à [ses] concitoyens ».

Conformément aux propos du chef de l'État, la Française retenue en Irak, fait l'objet d'un mandat de recherche suite à une information judiciaire ouverte en parallèle en France pour « association de malfaiteurs terroriste ». Dans la foulée de son expulsion, Mélina Boughedir sera donc placée en garde à vue, selon Franceinfo. Ainsi, elle sera entendue par les services antiterroristes.

Source : RMC

Au sujet de l'auteur : Pauline Masotta

Journaliste