Oprah Winfrey promet une « aube nouvelle » pour les femmes lors de son discours enflammé aux Golden Globes

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Brillante. Oprah Winfrey est acclamée alors qu'elle n'a pas encore foulé la scène ni eu son sésame entre les mains. Qualifiée de « femme la plus puissante du monde » par CNN et Time.com, « la femme la plus influente du monde » par l'American Spectator et « l'une des personnes les plus influentes de 2004 à 2008 » par le Time, Oprah en impose dans cette salle californienne où l'on décerne des prix depuis 1944.

Et lorsqu'on parle d'influence, on sait tout de suite pourquoi. Alors qu'elle promet une « nouvelle aube » à toutes les jeunes filles mais aussi à toutes les femmes, la business woman s’exprime à travers un discours des plus touchants de par sa lucidité, ses hommages, ses batailles et l'espoir sans pareil qu'elle y livre, en accordant une grande importance aux mots qu'elle choisit.

C'est tout naturellement qu'elle décide de commencer son discours par une pensée émue à l'acteur et réalisateur Sidney Poitier, premier homme noir à recevoir l'Oscar du meilleur acteur en 1964. D'autant plus émue lorsqu'elle révèle qu'elle lui succède aujourd'hui en étant la première femme noire à recevoir le même prix qu'il recevait alors en 1992 : le Cecil B. DeMille. Puis de continuer en remerciant les journalistes de la HFPA (Association hollywoodienne de la presse étrangère) indiquant la menace qui plane sur la presse, la qualifiant d' « d'insatiable dévouement de découvrir la vérité absolue qui nous empêche de fermer les yeux sur la corruption et l'injustice ». Une occasion pour elle d'ouvrir le coeur de son discours, déclarant que « dire notre vérité est l'arme la plus puissante que nous possédons ».

« Aujourd'hui, je me sens inspirée par toutes les femmes qui ont osé sortir du silence et raconter ce qu'elles ont vécu. Ce n'est pas qu'une histoire qui se passe uniquement dans le secteur du divertissement c'est une histoire qui transcende les cultures, les géographies, les races, la politique ou encore les lieux de travail. Alors ce soir je veux exprimer toute ma gratitude à toutes les femmes qui ont enduré des années d'agressions, de harcèlement, parce qu'elles, tout comme ma mère, avaient des factures à payer et des rêves à poursuivre. Ce sont les femmes dont nous n'entendrons jamais le nom. Ce sont des femmes de ménages, des sportives, des militaires, des serveuses, dans le secteur universitaire et j'en passe ». Une façon pour elle de pouvoir rendre hommage au mouvement #MeToo qui invite les femmes à avoir le courage de témoigner des violences sexuelles ou morales qu'elles ont pu subir mais aussi de rendre hommage à Recy Taylor, une femme noire qui avait osé rapporter aux autorités son viol par plusieurs hommes blancs en 1944 et qui est décédée en décembre peu avant ses 98 ans. Une histoire qui avait été mise en lumière grâce à Rosa Parks.

C'est donc dans une salle debout, les larmes aux yeux pour certains, qu'elle a déclarée que « depuis trop longtemps, les femmes n'ont pas été entendues ou crues si elles osaient dire la vérité face au pouvoir de ces hommes » , déplorant « une culture brisée par des hommes puissants et brutaux ». Alors afin de célébrer la fin de cette génération où l'omerta était omniprésente, elle scande, à l'aide d'une voix douce et dure à la fois : « C'EST FINI ! C'EST FINI POUR EUX ! »

« Et lorsque cette nouvelle aube sera finalement arrivée, ce sera parce que de nombreuses femmes magnifiques - dont de nombreuses sont dans cette salle ce soir - et quelques hommes plutôt phénoménaux, se battent durement pour s'assurer qu'elles deviendront les leaders qui nous conduiront vers une époque où plus personne n'aura jamais à dire MeToo »

C’est donc sur une promesse de jours meilleurs et sous une pluie d'aupplaudissements que son discours s'est achevé.

Source : YouTube

Au sujet de l'auteur : Pauline Masotta

Journaliste